Fermeture des frontières nigérianes : La balle n’est pas dans le camp du Nigéria, selon Me Alao

12 Nov 2019 | Actualités

Les frontières du Nigéria resteront closes jusqu’au 31 janvier 2020. Ainsi en a décidé les autorités nigérianes récemment. Ce n’est d’ailleurs pas une bonne nouvelle pour le Bénin qui souffre de cette situation. Invité hier lundi 11 novembre sur le plateau de l’émission 100% Bénin de Sikka TV, Me Sadikou Alao a fait une analyse géopolitique de cette fermeture des frontières.

Pour le président de Gerddes Afrique, si le Nigéria fait un certain nombre de concessions au Bénin, ce n’est pas pour les beaux yeux des béninois. En fermant les yeux sur la réexportation d’un certain nombre de produits, en laissant les béninois venir s’approvisionner en hydrocarbures sur son marché aux prix concessionnels accordés aux locaux, en vendant de l’électricité à crédit au Bénin, le géant voisin de l’Est attend au moins certains avantages, explique l’avocat.

Le Nigéria espère que ces bonnes relations avec le Bénin lui permettront de « s’installer économiquement au Bénin et d’avoir des entreprises qui pourront réexporter vers les pays francophones et anglophones comme le Ghana ». Mais depuis 2016, le libéralisme économique au Bénin a voulu que les activités économiques pour la plupart se retrouvent dans les mains d’une seule personne et d’un groupe de personnes, estime l’invité de Sikka Tv.

Le Nigéria se dit : il n’y a plus d’espoir

Les exportations du Nigéria qui passent par le Bénin pour les autres pays, sont depuis « taxées au profit de ce groupe », les opérateurs économiques nigérians au Bénin voient leurs licences non renouvelées . Toutes les affaires d’importation et de réexportation sont contrôlées par une seule personne, fait remarquer Me Alao. Dans ces conditions, le Nigéria se dit « il n’y a plus d’espoir » estime l’avocat, surtout qu’il ne peut même pas discuter avec la douane béninoise pour trouver une solution au problème.

« La contrebande nourrit l’économie béninoise à hauteur de 33% »

C’est Bénin Control qui exerce ces fonctions régaliennes, pense l’invité qui n’était pas tout seul sur le plateau. En effet, il y avait aussi l’analyste économique Casimir Kpédjo. Ce dernier a abondé dans le même sens que Sadikou Alao. A l’en croire, « la contrebande nourrit l’économie béninoise à hauteur de 33% ». Bénin Control taxe tout ce qui vient par le port et l’aéroport. « L’Etat nigérian est-il obligé d’être conciliant envers un groupe qui contrôle l’économie du Bénin ? s’interroge Casimir Kpèdjo.

Concernant le ministre Agbénonci qui dit que son pays n’a pas posé d’actes pour contrarier les rapports de bon voisinage et de coopération qu’il y a avec le Nigéria, Casimir Kpèdjo estime que toute la vérité n’a pas été dite. Pour lui, c’est dans ce même pays que le ministère de l’économie et des finances a pris un « arrêté pour flanquer 86 mille francs CFA sur un camion transportant du ciment de l’est vers l’Ouest ». C’est dans ce même pays que la licence de Glo n’a pas été renouvelée. Donc à son sens, les propos du ministre ne tiennent pas.

 

Source : lanouvelletribune.info/