GA/PT/ /2000/36
Si les affrontements armés à l’intérieur des Etats et les conflits armés entre les Etats ont continué au cours de ce premier trimestre de l’an 2000, partout le recours à la médiation africaine et au dialogue entre les partis pour la résolution des conflits semble avoir été de mise.
Les brillantes élections présidentielles sénégalaises ont été l’évènement qui, de loin, a décroché la palme d’or en apportant du baume aux cœurs des Africains. Appuyé par une administration qui a su se montrer sereine et non partisane, l’Observatoire National des Elections ONEL est venu nous offrir un ²élément essentiel à la compréhension du mécanisme électoral africain. En effet après les alternances issues des élections elle-mêmes filles de Conférences nationales, le Sénégal a une fois de plus contribué à donner la preuve que l’Afrique démocratique existait et était capable d’alternance lorsque les institutions républicaines avaient la latitude de fonctionner librement et sans que les acteurs ne soient conduits aux élections au pas de charge et dans le cadre de l’exécution d’un programme d’exception.
Tout cela est le résultat d’autant d’opérations en amont de l’acte de votation qui exigent une plus grande formation de tous les acteurs et font appel de notre part à des efforts accrus de recherche et d’éducation civique en matière de Gouvernance et Démocratie.
La célébration de notre 10ème anniversaire prévue pour le mois de mai, n’aura lieu qu’en novembre 2000. Elle fera suite au séminaire bilan sur le processus démocratique et l’observation des élections pluralistes en Afrique organisé sous l’égide de la 4ème Conférence Internationale des Démocraties Nouvelles et Rétablies (CIDNR).
Il m’a paru utile de relancer l’invitation à la réflexion du Président-Fondateur contenue dans sa lettre aux Présidents de GERDDES nationaux et d’Associations du Réseau GERDDES Afrique.
Il disait :
« … eu égard à la polémique qui ne cesse d’être entretenue autour de l’observation des élections en Afrique, compte tenu de l’efficacité dubitative de cette démarche, et compte tenu aussi de la qualité de nos élections dont les causes sont en général aussi profondes que l’inadéquation de nos choix institutionnels avec nos réalités socioculturelles, et économiques, je voudrais vous demander encore une fois de réfléchir avec vos membres en Assemblée Générale sur le maintien de cette activité au titre de nos démarches en Afrique. Peut-être pourriez-vous, comme nous l’envisageons au siège et dans certaines de nos capitales comme Dakar, Abidjan, Douala, Libreville etc. organiser des conférences publiques avec débats impliquant la société civile, les élites politiques et la presse pour discuter des enjeux de cette démarche face à la globalisation des activités sensibles.
Peut-on imaginer, par exemple aujourd’hui que nous nous consacrions essentiellement à la formation, à la recherche et à l’éducation civique en matière de Gouvernance, de Démocratie, d’Election (gestion et formation) et de Prévention des conflits, au détriment de cette invention à laquelle nous devons une partie de notre célébrité : l’Observation indépendante des élections africaines par les Africains…. »
Sincères salutations.
Le Secrétaire Exécutif
Dr Martial De-Paul lKOUNGA